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Catherine Verdet, ENERGIPOLE SOLUTIONS : “L’Innovation au service de la valorisation des déchets”

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Entretien avec Catherine Verdet, Directrice Générale d’ENERGIPOLE SOLUTIONS dans INFORMATIONS ENTREPRISE


I.E : Quel regard portez-vous sur votre marché?
Il est indéniable que le contexte actuel est largement fa­vorable pour les acteurs de la valorisation des déchets, soutenu par des régulations comme la loi AGEC de février 2020, qui fixe des objectifs ambitieux de valorisa­tion matière et de réduction des déchets incinérés. Les perspectives sont prometteuses, notamment avec les objectifs définis â l’horizon 2040, visant à éliminer les emballages à usage unique, et l’obligation pour les collectivités dès 2024 de mettre en œuvre des solutions permettant le tri à la source des biodéchets par tous.
En parallèle, le baromètre annuel de l’ADEME mesure les préoccupations environnementales des Français.
En 2022, ce baromètre place les déchets en troisième position des préoccupations, après le change­ment climatique et la dégradation de la faune et de la flore. Il y a donc une réelle attente de changement, notamment par la modification des comportements individuels et le soutien des collectivités locales pour améliorer les infrastructures de tri et de gestion des déchets.

I.E : A quels défis avez-vous voulu répondre avec la mise en place de votre solution de tri des biodéchets?
Catherine Verdet : Comme d’autres, nous avons constaté que séparer les biodéchets dans les foyers n’est pas toujours simple. Bien que certains foyers trient déjà leurs biodéchets pour les mettre dans des composteurs individuels ou collectifs, tous les foyers n’ont pas encore de solutions pour trier à la source leurs biodéchets, il existe donc une forte demande à la fois des collectivités et des usagers pour disposer de solutions complémentaires permettant d’augmenter les volumes captés et la valorisation de cette fraction en amendement organique et ainsi, réduire le volume des déchets ménagers résiduels.
L’approche d’ENERGIPOLE SOLUTIONS repose ainsi sur la simplicité et l’efficacité :
nous proposons des sacs de petite taille pour résidus alimentaires, qui une fois remplis par les citoyens, sont placés directement dans leurs bacs d’ordures ménagères.
Ces sacs, colorés ou transparents avec des motifs spécifiques, sont facilement repérables et donc triables. Cette mé­thode ne nécessite pas de nouvelles collectes, ce qui évite d’ajouter des ca­mions supplémentaires sur les routes et de compliquer le quotidien des usa­gers.
Les sacs de biodéchets sont collectés avec les ordures ménagères résiduelles.
Une fois au centre de tri, nous utilisons des technologies avancées de reconnaissance optique 20 et 30 cou­plées à l’Intelligence Artificielle pour identifier et extraire ces sacs de biodéchets au milieu du flux des déchets ménagers.
Cette solution est complé­mentaire aux initiatives existantes des collectivités locales. Elle simplifie le tri pour les citoyens, sans modifier leurs habitudes de gestion des déchets. C’est également une solution compatible avec les logements collectifs nécessitant la mise en place de bacs complémentaires dans des locaux poubelles souvent déjà exigus.
Nous croyons fermement en cette approche, car elle allie simplicité et efficacité, tout en respectant les contraintes logistiques et environnementales. En intégrant ces technologies innovantes, nous maximisons la valorisation des biodéchets, transformant ainsi une contrainte en opportunité durable et les déchets en ressources.

I.E : Comment vos solutions technologiques contribuent·elles à l’économie locale et à la création d’emplois dans les territoires?
Catherine Verdet : Nos solutions sont « non délocalisables ». En utilisant la
robotique et l’Intelligence Artificielle, nous améliorons les conditions de travail tout en créant des emplois locaux. Chaque projet est ancré dans son territoire, au service des collectivités et en collaborant au maximum avec les entreprises locales et les centres de formation, et les agriculteurs pour la méthanisation. Nous pensons que la gestion des déchets doit rester une initiative de proximité, sans transport excessif, pour un impact territorial po­sitif.

I.E : Comment envisagez-vous l’avenir de cette solution ?
Catherine Verdet : Nous continuons à développer notre solution robotisée, innovante et différenciant. En collaboration avec Waste Robotics, une entreprise québécoise spécialisée en intelligence artificielle et robotique, nous avons déjà déployé cinq unités et six sont en conception et construction, permettant de traiter environ 20.000 tonnes de déchets (équivalent au volume de déchets pour environ 1 million d’habitants). Nous améliorons constamment cette technologie, en te­nant compte des retours de nos clients et en poursuivant nos travaux sur la valorisation finale sous forme d’énergie, notamment grâce â notre solution de méthanisation des biodéchets.