Energipole Caraïbes, Environnement, Traitement

La nouvelle usine de traitement d’AER en Guadeloupe est opérationnelle

Article paru dans France-Antilles

Depuis le deuxième trimestre de l’année, la nouvelle usine de traitement des DEEE ( déchets
d’équipements électriques et électroniques) sur le site d’Antilles Environnement Recyclage (AER) à Lamentin est opérationnelle. Son rôle est de dépolluer et de préparer au recyclage les matériaux.
La capacité du site a été doublée.
Le traitement des métaux n’est pas chose nouvelle en Gua­deloupe. Antilles Environ­nement Recyclage (AER) est une société implantée à Lamentin depuis plus d’une quinzaine d’an­nées. Le site traite des métaux fer­reux et non-ferreux. L’entreprise compte 50 salariés sur le site. Vincent Bruneau, directeur d’ex­ploitation à AER du groupe ener­gipole explique ce qu’est un DEEE ( déchet d’équipements électriques et électroniques), appelé aussi D3E : il s’agit de tout équipe­ment qui fonctionne à l’électricité ou à piles. 85% des D3E sont mé­nagers et il y a plusieurs grandes familles:

• Le froid
• Le hors froid : gros électromé­nager, sèche linge, machine à la­ver
• Les écrans : plats et les écrans cathodiques
• Les climatiseurs
• tout le reste : les petits appareils en mélange (ordinateur, télécommande, lisseur à cheveux, télé­phone portable, lampe de bureau etc.) & aussi le matériel à des fins professionnelles : vitrines de su­permarchés, bacs à glace, four à pain, machine à laver de laverie automatique, etc.

Comment sont traités des DEEE?

Le rôle d’AER est de dépolluer et préparer au recyclage les maté­riaux. Vincent Bruneau précise que : (( sur le site de Lamentîn, l’usine permet de le démanteler et le dépolluer (gaz, huiles, conden­sateurs électriques qui contiennent des huiles toxiques, mousse polyuréthane, etc.). Les éléments polluants sont retirés. Uniquement les éléments non-re­cyclables partent en enfouisse­ment (ce qui représente seule­ment I 5% de la totalité des dé­chets). C’est donc 85% de la matière qui vont être recyclés ». Une fois les appareils dépollués, ils sont broyés puis, en sortie d’usine de broyage, les différentes matières sont triées ferraille, métaux non ferreux : cuivre, alu­minium, laiton ou encore les plastiques. Toutes ces matières vont sortir des machines en pe­tites « chips » de quelques centi­mètres et sont triées. Elles de­viennent alors des matières pre­mières secondaires. Elles sont prêtes à être refondues pour pou­voir créer de nouveaux produits. (Ces matières premières secon­daires partent quasiment toutes en France hexagonale, dans des sociétés agréées et certifiées. C’est un cercle vertueux), explique Vincent Bruneau. Concernant les polluants, ils sont dirigés dans des sociétés spécialisées dans l’Hexagone, enfouis ou détruits par le feu.

Un doublement de la capacité de production

Dès 2016, une première ligne de broyage, de préparation et de tri des matières a été mise en place. Cette usine avait une capacité de produc­tion maximale de 10.000 tonnes dëlectroménager par an et tournait cinq jours par semaine avec trois équipes de salariés travaillant 7 heures par jour. Là, l’usine était arri­vée saturation. Mais le groupe AER avait anticipé cette hausse de collecte et de production. « Depuis 2020, on avait prévu la construction d’une nouvelle usine », confie Vincent Bruneau. « Une machine comme celle-là, il faut du temps pour l’appri­voiser, faire les calages, mais depuis la fin du mois de juin, cette machine est rodée. Cette année nous avons traité plus de 11.000 tonnes ». La nouvelle usine double sa capacité de production en passant à 20.000 tonnes par an.

Une consommation d’électroménager croissante

L’usine de Lamentin traite éga­lement 4 500 tonnes de déchets qui viennent de Martinique et de Saint-Martin. Et depuis un an, elle traite aussi les D3E de Guyane. Notre marché s’étend, cest pourquoi nous avons construit cette nouvelle usine. La consommation d’électroménager est croissante mais ensuite c’est un taux de renouvellement des équipe­ments, on espère collecter tou­jours plus car on retrouve encore trop souvent des déchets dans la nature. Les collectivités locales et la Région ouvrent des déchèteries. On essaie de capter le plus gros gisement de ces déchets qui sont générés sur ces territoires. Il y a encore de la marge avant de traiter tous les D3E, explique Vincent Bruneau, le directeur d’exploitation.